Audrey GIRMENS, vous êtes la Directrice Générale d’INFORSUD TECHNOLOGIES. À quoi attribuez-vous le succès d’INFORSUD TECHNOLOGIES ?
L’engagement et la proximité. Quand nous avons travaillé sur notre changement de nom en 2019, ce sont les deux valeurs qui ont été mise en avant par toutes les parties prenantes (actionnaire, clients, partenaires et collaborateurs). Ce sont ces deux valeurs qui sont présentes depuis la création de l’entreprise en 1985 ! Je pourrai rajouter la faculté à se remettre en question et à se transformer. Nous sommes passés du métier de constructeur de la fin des années 80, à celui d’intégrateur dans les années 90 et 2000, pour être aujourd’hui plus orientés solutions et conseils, hébergement et cybersécurité… des métiers d’expertises !
Aujourd’hui, qu’est-ce qui est au cœur de votre stratégie ?
Accompagner nos clients sur la digitalisation de leurs métiers (dématérialisation, objets connectés, cybersécurité…) en les conseillant sur les différentes solutions possibles, en installant ces solutions et en les maintenant. Si le client le souhaite, nous pouvons être présents sur toute la continuité de la digitalisation. Cela fait partie de notre engagement !
Faut-il plus que jamais miser sur la force de l’humain ? La dynamique humaine est-elle un levier de performance ?
C’est certain. Cette dynamique, nous l’avons pour beaucoup ressentie lors du premier confinement avec une implication forte des collaborateurs pour aider nos clients mais aussi dans l’investissement au quotidien pour l’entreprise. Aujourd’hui, nous travaillons avec les managers sur le retour d’expériences de cette période dans nos méthodes de management, notamment au travers des émotions et de la compréhension de l’autre.
Est-ce une opportunité ou un handicap d’être une femme entrepreneure ?
Ni l’un ni l’autre, je ne me pose pas la question du genre au quotidien, ni même dans mon parcours, ni même vis-à-vis de mes collaborateurs. Nous sommes tous et toutes différents avec des qualités et des défauts liés à nos parcours et à nos personnalités. C’est cette diversité qui fait la richesse de l’entreprise !
Quel regard portez-vous sur les inégalités femmes/hommes dans les entreprises ? Et comment faites-vous à INFORSUD TECHNOLOGIES pour améliorer la place des femmes ?
Dans le numérique, les femmes sont loin d’être présentes (moins de 16% sur les métiers numériques), ce n’est pas un choix des entreprises mais des choix d’orientation dès le plus jeune âge. Il y a très peu de jeunes filles dans les filières du supérieur. Je me suis engagée dans différentes actions pour aider les jeunes filles à ne pas faire l’impasse sur les métiers du numérique (vus comme un métier de « geek ») au sein du Syntec Numérique avec le témoignage de collaboratrices et au sein de Face Aveyron avec le lancement du programme WiFilles dans un collège. Mais je suis souvent agacée par les déclarations de bonnes intentions, comme par exemple avec l’« index égalité hommes/femmes ». J’ai refusé d’augmenter une collaboratrice qui revenait de congés maternité parce qu’elle était déjà au-dessus des salaires dans son équipe, j’aurais pu faire une augmentation symbolique pour gagner 15 points mais ce n’est pas dans notre culture d’entreprise… De la même façon, parce que les femmes ont été plus augmentées que les hommes, nous perdons des points. Finalement, je ne trouve pas cet index « équitable », la démarche est louable mais dans les PME de 70 collaborateurs cela ne correspond pas à grand-chose…
Arrivez-vous à « décrocher » ? En dehors d’INFORSUD TECHNOLOGIES, comment vous ressourcez-vous ?
Sur mon smartphone, mes mails ne sont pas synchronisés automatiquement, c’est moi qui décide quand je souhaite les regarder. Le week-end, je ne lis pas mes mails, enfin sauf le dimanche soir en fin de journée pour préparer mon lundi. J’ai adopté le même fonctionnement pendant mes congés. Tous les collaborateurs sont au courant, en cas d’urgence tout le monde sait que le seul moyen de me joindre est de m’envoyer un SMS (cela vaut aussi pour quand je suis en réunion). Et, sur mon temps personnel, un peu de course à pied (sans compétition, ni objectif), un peu de marche à pied et beaucoup de lecture, mais aussi de jeux vidéo (j’ai ma propre console Nintendo).
Pour en savoir plus : Inforsud Technologies.
Propos recueillis par Philippe Wallaert – Photo : Audrey Girmens – Crédit : DR